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Récap techno de la semaine - № 282 - Raspberry Pi Pico, transmission plasmonique, Ubuntu sur M1, Edge et Intel

22 janvier 2021.

Raspberry Pi Pico

Raspberry Pi Pico.

Pico. © Raspberry Pi Foundation.

La Fondation Raspberry a lancé son premier produit de la classe des microcontrôleurs, le Raspberry Pi Pico. D’un prix de seulement 4 dollars, il est bâti autour de la RP2040, une toute nouvelle puce développée par la Fondation elle-même. Les avantages du microcontrôleur sont une faible consommation électrique, la prise en charge d’entrées analogiques, des E/S flexibles à faible latence et l’encombrement réduit. Jusqu’à présent, la Fondation n’avait pas été en mesure de trouver un moyen de fabriquer elle-même un produit de classe microcontrôleur convaincant. Pour réaliser le Pico qu’elle avait en tête, elle a d’abord dû apprendre à fabriquer ses propres puces et la RP2040 est le fruit de ce nouveau savoir-faire. La nouvelle puce inclut deux cœurs ARM Cortex-M0+ à 133 MHz, 264 Ko de RAM, un contrôleur DMA et la prise en charge de jusqu’à 16 Mo de mémoire Flash hors puce via un bus QSPI dédié. Le Raspberry Pi Pico couple la RP2040 avec 2 MB de mémoire Flash et une puce d’alimentation supportant des tensions d’entrée de 1,8-5,5 V. Cela vous permet d’alimenter votre Pico à partir d’une grande variété de sources, y compris deux ou trois piles AA en série, ou une seule pile lithium-ion. Le Pico expose 26 des 30 broches GPIO du RP2040, dont trois des quatre entrées analogiques. Bien sûr, il vient avec une documentation complète et pédagogique pour permettre à tout le monde de s’initier aux microcontrôleurs. La Fondation a conclu plusieurs partenariats pour développer des accessoires et des cartes utilisant le RP2040 et le Pico. Elle s’est par exemple associée à Pimoroni pour développer une adorable mini-console de jeu dont le cœur est un Pico.

Raspberry Pi Pico book.

YouTube, “Raspberry Pi Pico: your new $4 microcontroller.”

Tom’s Hardware, Les Pounder, “Raspberry Pi Pico review: ‘Pi silicon’ debuts on $4 microcontroller.”

2021-01-21

 

Transmission plasmonique

Plasmonic modulator.

© Amr S. Helmy/University of Toronto.

La plasmonique est une technologie mettant à profit la mise en résonance obtenue dans certaines conditions entre un rayonnement électromagnétique (lumineux notamment) et les électrons libres à l’interface entre un métal et un matériau diélectrique (air ou verre par exemple). Et des équipes canadiennes sont à la pointe de cette technique. Et là, vous êtes en droit de dire : “Oh lala, cela semble bien compliqué et quel est le rapport avec les ordinateurs ?”. Dans un ordinateur, l’un des principaux goulets d’étranglement qui nuisent à la performance, c’est la communication du signal entre les différents composants. L’un des secrets de la rapidité du nouveau processeur d’Apple, le M1, c’est d’avoir réuni CPU et RAM sur un seul et unique composant, le SoC. Les électrons ont ainsi un voyage extrêmement court à faire entre l’unité de calcul et le stockage. Pour les mêmes raisons de performance dans les transmissions, les centres de données remplacent le fil de cuivre par de la fibre optique, mais cela a un certain coût. Aussi, les composants photoniques sont encombrants et délicats (ils sont par exemple étonnamment sensibles aux changements de température). C’est là qu’intervient la transmission plasmonique. Elle permet de doubler la largeur de la bande tout en ne consommant qu’un tiers de l’énergie et en n’occupant que 20 % de la surface d’un composant photonique. De plus, le composant plasmonique peut être construit directement au-dessus du processeur, au lieu d’être monté sur une puce séparée comme c’est le cas avec la photonique au silicium. Des chercheurs de l’Université de Toronto ont développé un nouveau principe de composants plasmoniques aussi efficients que les photoniques, mais qui sont insensibles aux variations de température, 36 fois plus petits, et offrent des transmissions à 150 Go/s sans recourir à la correction d’erreur. Impressionnant !

IEEE Spectrum, Samuel K. Moore, “Plasmonics: a new way to link processors with light.”

2021-01-21

 

Ubuntu sur Mac M1

Apple M1 chip.

Puce M1. © Apple.

Corellium, l’entreprise qui fournit entre autres une version virtualisée d’iOS qui est notamment utilisée par les chercheurs en sécurité, a rendu disponible un portage de Linux qui permet de faire fonctionner nativement Ubuntu sur les Mac M1. Elle propose un tutoriel complet sur son site et il y a un repo Github (corellium/linux-m1) où vous pouvez télécharger le noyau Linux. En suivant les étapes, vous arriverez à démarrer directement à partir de l’USB-C et vous obtiendrez un desktop Ubuntu entièrement fonctionnel. Les fonctions réseau et le support de l’USB, d’I2C et de DART sont pris en charge par un dongle USB-C. Il y a cependant d’autres limitations, dont l’absence de prise en charge de l’accélération GPU et le port repose donc sur un rendu logiciel. Aussi, des composants comme les processeurs neuronaux ne sont sans doute pas exploités. Et, on vous l’accorde, faire tourner ARM Linux en tant que VM au sein de Parallels ou VMWare est probablement plus simple… mais ce n’est pas du natif comme ici. Saluons toutefois une belle performance. En novembre dernier, Linus Torvalds, le créateur de Linux, avait déclaré : “J’attends depuis longtemps un ordinateur portable ARM capable de faire fonctionner Linux. Le nouvel Air serait presque parfait, excepté le système d’exploitation”. Voilà qui est chose faite, Linus peut commander son MacBook Air. Notons aussi qu’il existe un projet communautaire en cours pour le portage de Linux sur M1 : Asahi.

Ars Technica, Samuel Axon, “Ubuntu Linux is now running on M1 Macs.”

2021-01-21

 

Edge prend des couleurs

Forza Horizon 4 theme.

Thème Forza Horizon 4. © Microsoft.

Pour fêter le premier anniversaire de son navigateur basé sur Chromium, Microsoft met à disposition 24 thèmes pour mettre des couleurs dans l’interface d’Edge. La plupart d’entre eux mettent en valeur des jeux de Xbox, comme Halo, Gears, Forza, MS Flight Simulator, Sea of Thieves, etc. Ces nouveaux thèmes incluent des couleurs pour les onglets, la barre d’adresse et d’autres éléments du navigateur Edge. Microsoft met également à jour les icônes utilisées dans Edge afin qu’elles soient mieux assorties au système Fluent Design de la société. Mais il n’y a pas que des changements ludiques et esthétiques dans Edge, on y trouve aussi de nouvelles fonctionnalités réellement utiles. Par exemple, le navigateur libère désormais automatiquement les ressources système utilisées par les onglets inactifs lorsque plusieurs onglets sont ouverts, ce qui permet d’améliorer le fonctionnement des nouveaux onglets ou d’empêcher le navigateur de monopoliser inutilement de la mémoire et des ressources du processeur en arrière-plan. Aussi, le gestionnaire de mots de passe a été revampé pour être plus utilisable. Enfin, la synchronisation de l’historique de navigation et des onglets actifs sur plusieurs appareils, y compris iOS et Android, va être généralisée pour tout le monde. Bon anniversaire Edge !

The Verge, Tom Warren, “Microsoft Edge gets new colorful themes, sleeping tabs feature, and password manager.”

2021-01-21

 

Intel court après la pomme

Pat Gelsinger.

Pat Gelsinger. © Intel.

Pat Gelsinger, le nouveau patron d’Intel qui prendra ses fonctions le 15 février prochain, a expliqué aux employés que l’entreprise devait faire mieux qu’Apple. “Nous devons fournir de meilleurs produits pour l’écosystème PC que tout ce que peut faire une certaine société ‘style-de-vie’ de Cupertino” a déclaré le dirigeant nommé pour remplacer Robert Swan et remettre Intel sur les rails. “Nous devons être aussi bons à l’avenir.” La franchise de Gelsinger a de quoi plaire et témoigne du fait que l’entreprise a été piquée au vif par les performances du silicium créé par Apple. Il est vrai qu’Intel a été confrontée à une concurrence accrue sur tous les fronts récemment. Elle a également dû reporter ses puces 7 nm jusqu’à au moins 2022, alors que la concurrence comme TMSC/Apple maîtrise déjà le 5 nm, et la société doit maintenant prendre une décision difficile quant à l’externalisation de la fabrication des puces. Aussi, des startups comme Ampere Computing, dirigée par Renée James, ancienne présidente d’Intel, ouvrent de nouveaux fronts concurrentiels en développant des puces pour les centres de données, un gros marché.

The Verge, Tom Warren, “Intel has to be better than ‘lifestyle company’ Apple at making CPUs, says new CEO.”

2021-01-21