Travail à distance ? Des conseils pour préserver sa santé mentale
Andreea, une professionnelle des ressources humaines qui œuvre chez Spiria, nous partage 4 trucs essentiels pour protéger sa santé mentale quand on travaille de la maison :
Ne vous méprenez pas, j’adore travailler de la maison. Je peux porter des pantalons de sport à la maison, lancer le lave-vaisselle entre deux réunions et passer tous les vendredis par le marché de producteurs locaux pour aller y chercher mon panier de fruits et légumes. Les avantages du télétravail sont si nombreux que je ne peux pas imaginer retourner au bureau tous les jours.
Et pourtant… malgré le confort et l’aspect pratique, j’ai constaté que le télétravail avait un effet négatif sur ma santé mentale déjà fragile. J’ai toléré cette situation pendant un certain temps, jusqu’à ce que je décide de m’occuper du problème comme je le ferais pour un employé qui viendrait me demander de l’aide : avec empathie, en faisant des recherches et en procédant par essais et erreurs. Voici donc quelques conseils et astuces que j’ai trouvés au cours de ce processus. J’ai mis un peu plus l’accent sur ceux qui ont le mieux fonctionné pour moi.
Ne pas sauter le lunch
Je sais, je SAIS que vous recevez encore des courriels, des messages et des demandes urgentes pendant l’heure du dîner, surtout si votre entreprise a un horaire flexible comme la mienne.
Tout le monde n’a pas faim ou ne mange pas à la même heure, et il se peut donc que vos collègues ne pensent pas à attendre la fin de l’heure du dîner habituelle pour vous envoyer un message. Donc, que vous mangiez plus tôt ou plus tard que l’heure du lunch typique, prenez le temps de vous éloigner de votre ordinateur, de nourrir votre corps et peut-être de bouger si vous pouvez le faire pendant votre pause !
Je ne peux pas dire que je suis ce conseil de manière infaillible et il m’arrive de faire des compromis parce que je suis trop occupée. Les jours où je ne prends pas de pause de dîner, laissez-moi vous dire que mon corps et mon mental me laissent savoir que j’ai abusé de leur gentillesse.
Et non, manger devant votre ordinateur, que vous continuiez à travailler ou non, n’est pas considéré comme une véritable pause. Vous êtes toujours dans la même posture et dans le même environnement que ceux dans lesquels vous avez passé toute votre journée de travail. Je peux vous assurer que passer huit ou neuf heures dans la même posture sera bien plus pénible que deux fois quatre heures.
Frontière entre vie professionnelle et vie privée
Cette question est délicate, car les comportements et les bénéfices qu’on en tire varient une personne à l’autre.
Vous avez probablement déjà entendu dire que vous devriez aller marcher, faire du vélo ou tout autre moyen de transport que vous préférez avant et après le travail afin de simuler un trajet entre le domicile et le bureau. Cela vous aide à vous préparer à la journée de travail qui vous attend et à vous calmer et à assimiler les événements de la journée en sortant.
Heureusement, cela semble aussi fonctionner avec certaines activités d’intérieur, telles que la méditation, le yoga, la lecture, l’écoute de la musique… et la liste est encore longue !
Personnellement, j’ai pris l’habitude de me préparer un bon petit-déjeuner et une tasse de café, puis de discuter avec mon partenaire, de lire ou d’écrire dans mon journal, selon mon humeur.
J’admets que je dois encore travailler sur le trajet de l’après-midi, celui du “retour du travail”, mais pour l’instant, je considère que c’est une victoire lorsque je me jette dans le lit ou le sofa et que je me repose quelques minutes avant de m’attaquer aux tâches ménagères et aux autres tâches personnelles.
Attention au présentéisme
Parce que je peux travailler en pyjama et appuyer occasionnellement sur pause pour me reposer lorsque je travaille à la maison, j’ai découvert que j’étais beaucoup plus susceptible de me présenter au travail même lorsque je ne me sentais pas bien.
Maintenant, votre première pensée est probablement “Oh, génial, tu n’as pas besoin d’utiliser autant de jours de maladie”. C’EST FAUX. Laissez-moi vous présenter… le présentéisme. Ce concept est né avec les efforts constants déployés par les entreprises à la fin des années 90 et au début des années 2000 pour réduire l’absentéisme, c’est-à-dire les taux d’absence des salariés. Mais dans les faits, les employés ont commencé à trouver de la reconnaissance et à être félicités pour avoir “surmonté” leurs maux et être rentrés au travail, malgré leurs symptômes de rhume ou de grippe, un brouillard cérébral, des problèmes de santé mentale, des soucis familiaux, ou bien d’autres encore.
Le concept du présentéisme s’applique quand vous êtes présent, mais nettement moins productif que d’habitude. Imaginez ce scénario : vous vous réveillez avec une migraine, mais, comme vous êtes chez vous, vous décidez de “faire de votre mieux” et vous vous connectez à votre ordinateur professionnel, prêt à vous atteler à vos tâches. Au bout de 45 minutes environ, vous sortez du brouillard cérébral provoqué par la migraine et vous vous rendez compte que vous avez regardé un mur ou le coin de l’écran de votre ordinateur portable pendant presque tout ce temps.
La leçon à en tirer est que, même si le présentéisme est bien vu au travail pour une raison qui m’est inconnue, il n’est pas seulement malsain, il est également peu utile pour votre employeur et ne contribue en rien à réduire votre charge de travail. Si vous vous sentez mal et incapable de travailler efficacement, prenez congé pour vous soigner. Veillez toutefois à ne pas en abuser à la moindre occasion, sinon votre gestionnaire pourrait avoir plus de mal à vous faire confiance la prochaine fois que vous devrez prendre un jour de congé.
En fait, chez Spiria, nous y croyons tellement que nous menons actuellement un projet pilote visant à accorder des congés illimités aux employés qui sont malades, qui ont des problèmes de santé mentale ou qui traversent des situations personnelles difficiles. Nous avons appelé ce projet “Heures Utiles de Guérison” (les HUG — nous aimons vraiment les acronymes). Ce programme vise à offrir aux Spiriens encore plus de flexibilité et permet de lutter contre le présentéisme.
Vous avez peut-être compris que si le titre de l’article mentionne spécifiquement la santé mentale, les conseils proposés ci-dessus touchent à tous les aspects de la santé. En effet, pour préserver notre santé mentale, nous devons agir de manière holistique. Loin de fonctionner en vase clos, notre cerveau dépend de notre corps tout entier et interagit avec lui. Cela m’amène au quatrième et dernier conseil :
Investissez dans votre santé, à la maison et au travail
Si vous travaillez à domicile, vous devez vous assurer que votre poste de travail répond aux normes ergonomiques. Certains d’entre nous ont la chance de bénéficier d’une allocation de l’entreprise pour améliorer l’aménagement de leur poste de travail à domicile. Même si ce n’est pas votre cas, consultez ces lignes directrices et efforcez-vous d’adopter une bonne posture pendant votre journée de travail.
De même, une fois le travail terminé, investissez dans votre santé en choisissant des aliments nutritifs, en pratiquant des activités physiques qui vous apportent de la joie et en fixant des limites saines avec votre famille et vos amis lorsqu’il s’agit de vos besoins en matière de bien-être mental. Un soutien professionnel, tel qu’une thérapie ou des conseils médicaux, peut changer la donne en matière de santé mentale. En cas de doute, je vous recommande vivement d’envisager l’un ou l’autre !
J’espère que vous avez appris quelque chose ou que vous vous êtes inspiré de mon petit sermon. Allez-y et profitez d’une vie de télétravailleur saine et équilibrée !